Analyse d’un documentaire signé Global Post: « Myanmar Emerges »
Pourquoi ce documentaire ?
J’introduit un article sur ce documentaire pour plusieurs raisons, non pas parce qu’il traite de la Birmanie ( même si j’apprécie ce pays et sa population) mais bien parce qu’il mérite qu’on s’y penche un peu plus, au niveau artistique et technique. En effet la réalisation est exceptionnelle, les cadrages et le travail en général réalisé méritent d’être félicité et d’écrire un article ici. Je vous invite, à analyser de plus près, la production, le portrait du réalisateur et à apprécier le film si vous ne l’avez jamais vu.
Vidéo:
Qui , quoi ?
Global Post est un journal d’actualités américain qui, comme la chaîne Al Jazeera, collabore occasionnellement avec des pigistes pour la réalisation de documentaires et de reportages. Les coûts pour produire ce genre de contenu peuvent être considérables, mais Jonah Kessel, le vidéaste qui a travaillé sur ce court métrage, apporte sa vision et son esprit créatif. Il utilise principalement du matériel DSLR, ce qui explique mon intérêt pour son travail. Jonah Kessel est un jeune Américain d’une trentaine d’années, très actif sur Vimeo et en Chine, avec plus d’une centaine de vidéos journalistiques et artistiques à son actif pour des journaux tels que le New York Times ou Global Post. Il s’investit passionnément dans son travail de journaliste-vidéaste depuis de nombreuses années et partage ses connaissances et ses contenus sur Vimeo : https://vimeo.com/jonahkessel.
Grand voyageur dans l’âme également, il s’adonne à la photographie et à la vidéo durant ses périples en Mongolie, en passant par Paris ou encore Madagascar. Habitué à filmer en terrain parfois difficile, il travaille donc avec un matériel varié, mais le plus souvent avec du DSLR Canon, comme le 1D , 5D mark II ou par exemple, le canon C100 pour la réalisation ce présent documentaire en Birmanie.
Freelancer depuis plusieurs années, en 2013, il a réalisé plusieurs vidéos commerciales en Chine pour Globalpost, et travaille par la suite en collaboration avec Patrick Winn, un correspondant en Asie du Sud est pour la réalisation de « Myanmar Emerges »
Les séquences de l’introduction: « Myanmar Emerges: Promise and Peril«
Le documentaire « Myanmar Emerges: Promise and Peril » de Jonah Kessel présente une introduction marquante, avec des voix off de Barack Obama et Aung San Suu Kyi, accompagnée de portraits d’enfants en gros plans. La narration débute avec un portrait représentatif du documentaire, celui d’un enfant qui se prépare pour l’école et prend son petit déjeuner. La musique composée par Rhian Sheehan, « La boite à Musique », renforce l’ambiance de l’enfance et de l’Asie. En tant que grand voyageur passionné de photographie et de vidéo, Jonah Kessel a utilisé un équipement varié, principalement des caméras DSLR Canon pour réaliser ce documentaire sur la Birmanie. Il a également travaillé en collaboration avec Patrick Winn, correspondant en Asie du Sud-Est pour Globalpost, pour réaliser cette œuvre.
Avec une introduction habilement conçue, « Myanmar Emerges : Promise and Peril » capte immédiatement l’attention du spectateur. Les premières minutes du film présentent des voix off du président Barack Obama et de l’opposante politique birmane Aung San Suu Kyi, accompagnées de portraits d’enfants en gros plans. La musique de Rhian Sheehan, « La boite à Musique », renforce l’ambiance de l’enfance et de l’Asie. La suite de l’introduction se compose d’un plan séquence accompagné d’une steadycam qui suit un enfant birman sur son chemin vers l’école, ainsi que des images d’un vélo-taxi à travers Rangoon accompagnées de paroles de Barack Obama. Les plans sont stabilisés pour un résultat visuellement impressionnant. Cette introduction dynamique et réfléchie, avec une variété de plans pour maintenir l’attention du spectateur, donne envie de poursuivre la visionnage. Dans la suite du film, l’auteur présente un autre portrait, celui d’une petite fille de 12 ans qui travaille pour survivre, en lien direct avec le sujet principal abordé : les enfants travailleurs. »
L’émotion et le thème :
Le documentaire, dans son ensemble joue sur l’émotion mixée avec une qualité des images toujours bien composée, que ce soit à travers l’accompagnement de portraits avec des travellings autour des sujets, des interviews au cœur de la vie quotidienne des Birmans, mais aussi avec un fond musical bien choisi au préalable, mais qui sait se faire discrète malgré tout. Tout au long du film, on revient parfois sur notre portrait ( l’enfant qui prenait son petit déjeuner ) que l’on avait dans l’introduction.
Le documentaire débute avec des plans fixes, suivis d’un plan séquence accompagné d’une steadycam qui suit le parcours quotidien d’un petit garçon birman sur la route de l’école. À 2 minutes 35, une nouvelle séquence arrive, mettant en avant des extraits de discours de Barack Obama accompagnés d’images d’un vélo-taxi traversant la ville de Rangoon. Ces plans semblent avoir été stabilisés pour un résultat visuellement réussi. L’introduction est efficace en captivant le spectateur et en créant une ambiance sonore et visuelle dynamique.
Ensuite, le documentaire se concentre sur un autre portrait, celui d’une petite fille de 12 ans qui travaille pour survivre, et fait un rapprochement avec le garçon précédemment présenté. Cela maintient une dynamique et un fil conducteur tout au long du documentaire. Le sujet abordé, celui des enfants travailleurs, est perturbant car il montre une réalité cachée des autorités dans des zones reculées du Myanmar. Certaines images de moines brûlés à l’acide, de femmes « contre » Aung San Suu Kyi ou encore de terres cultivables volées par le gouvernement au détriment de certaines industries remettent en question l’assouplissement du régime de la junte militaire birmane et la corruption dans le pays. En plus, l’auteur remet également en question la transparence d’Aung San Suu Kyi.
Le documentaire ne s’attarde pas sur un sujet en particulier, mais aborde plusieurs thèmes et donne un aperçu des situations graves en Birmanie. Il s’agit d’un reportage pour un journal d’actualité qui met en avant ses thèmes et remet en question la situation géopolitique d’un pays qui se dit en ouverture démocratique. Il est important de noter qu’il y a encore quelques années, réaliser un tel documentaire au Myanmar était impossible en raison des risques encourus. Si vous avez apprécié ce documentaire, n’hésitez pas à laisser votre critique ou commentaire.
Article rédigé par Nicolas Bailleul.
2 Comments
Wow! Impressionnant, en effet la réalisation et le sujet est percutant ! De très belles images, des sujets et des portraits intéressants, super documentaire ! Merci pour cette découverte!
Cool! Un super documentaire! J'adore! C'est vrai que les images au début sont très jolies! Un chef d'oeuvre ! La musique est jolie aussi!